Introduction aux agents intelligents

Dès aujourd'hui, de nombreuses sociétés qui n'emploient pas les bataillons d'experts du deep learning de Google, peuvent développer ce type d'applications inspirées de l'intelligence artificielle, permettant d'augmenter la valeur de leur service ou d'optimiser des process, des actions de développement ou des variables de gestion.

La plupart des entreprises peuvent donc commencer à se convertir. Mais la majorité ne le font pas parce que les « vendeurs de pelle » de l'intelligence artificielle cherchent peut-être davantage, pour le moment, à vendre du machine learning ou du deep learning, mais aussi parce que les professionnels aux manettes du digital dans les sociétés n'ont pas encore les réflexes liés à la mise en place de ce type d'intelligence artificielle qui suppose une compréhension minimum de la programmation et de l'algorithmie et que ces derniers ont déjà fort à faire pour comprendre le responsive design, les problèmes de gestion de la charge, les techniques d'optimisation du taux de conversion, le tag management ou les plate-formes de DMP, de RTB ou de Cloud, pour ne citer que ces sujets en vogue.

Si l'on prend un peu de recul face à l'émergence de ces différentes formes d'intelligence artificielle, on entrevoit qu'entre aujourd'hui et l'avenir incertain où les machines surpasseront l'homme, il y a un horizon de deux ou trois ans où certains professionnels vont se transformer en professionnels augmentés par l'intelligence artificielle et où certaines entreprises vont devenir des « AI augmented companies ».  A quoi pourraient ressembler ces entreprises mutantes ?  

Prenons l'exemple de la banque où il faut parfois, des années pour former des chargés de clientèle qui connaissent leurs 127 clients et soient capables de leur fournir des conseils en investissement ou en financement, autre que « achetez des actions, la bourse montent » ou « vendez, un crack vient de se produire ». Outre le manque de connaissance des produits et stratégies financières, les responsables de clientèles qui restent rarement plus de 3 ans en poste n'ont pas le temps de s'intéresser à chacun de leur client. L'intelligence artificielle en analysant le profil des clients et en détectant des produits adaptés peut suggérer au responsable de clientèle fraîchement débarqué dans son agence en lui donnant chaque matin, une liste d'actions clients à réaliser dans la journée qui peuvent aller du simple : « Bonjour, monsieur Martin, je me présente » à « Voila, cher Romain, un placement à 7 %, d'un risque assez élevé correspondant à votre profil d'investisseur », en passant par le « Savez-vous, chère Anaïs, que nous proposons un crédit automobile qui vous permettrait d'acheter un monospace » (je ne vous le dis pas, mais mon assistant intelligent m'a indiqué sur base de l'analyse de vos achats des 6 derniers mois que, selon toute vraissemblance, vous alliez avoir votre 3ème enfant).

Dans cette perspective, l'intelligence artificielle peut constituer une réponse à un problème de gestion des ressources humaines : le dépit des quadra qui ne savent pas comment gérer la génération des millenials qu'ils perçoivent parfois comme impatients, pas assez impliqués, pas assez formés et qui, à peine arrivés sur un poste, réfléchissent déjà au suivant et ne restent pas suffisament longtemps pour devenir suffisament performant. Des assistants intelligents qui rendraient immédiatement plus efficaces ces sacrés impatients de millenials, pourraient involontairement résoudre un conflit de génération.